Qui sommes-nous vraiment par Flora Six Journaliste

En attendant une description complète de l’équipe, voici un portrait des formateurs de Subwayarchitecture dressé par la journaliste Flora Six.

Sébastien Mouffe
Il aurait tout aussi bien pu fabriquer des soutiens-gorge : “Eh, c’est hyper technique! Puis, Zaha Hadid fait bien des chaussures…”, se justifie Sébastien Mouffe. Mais le sort en décide autrement : aujourd’hui, il construit des bâtiments.
Pour lui, tout part de la forme. Et s’il ne l’explique pas, elle lui apparaît toujours avant le reste. “ On dit parfois de mes maisons qu’elles sont tordues, mais les torsions sont souvent très utiles pour répondre aux contraintes”, rétorque-t-il avec cran.
Guidé par la logique, le contorsionniste est également caméléon, il ne se veut d’aucun courant puisque le hors-piste est son chemin de prédilection. “Je sens parfois qu’il faut arrondir certains angles ou au contraire les fracturer pour tendre à l’harmonie du terrain, de la lumière, des besoins.” Pour lui, la forme émerge de la demande et s’incarne dans son matériau fétiche : le bois. Plus propre, plus isolant, plus flexible. En atteste le plafond qu’il a conçu pour sa maison : un assemblage de formes triangulaires irrégulières et aléatoires en bois qu’il a découpé et placé à l’inspiration, ne suivant aucun plan sinon celui du moment.
Décliner un même projet ailleurs est fort peu probable pour cet iconoclaste. D’abord, parce que : “Répéter est terriblement ennuyeux”, mais surtout ça n’a aucun sens : “Ce qu’on peut concevoir ici n’aura pas sa place là-bas.”
Créer, c’est recréer sans cesse. Sébastien Mouffe nourrit le champ des possibles en développant d’autres pratiques, comme la conception d’installations, du soi-disant “bricolage”. À propos, s’il n’est pas prêt d’arrêter les projets d’architecture, il serait tout de même très heureux de s’occuper de la scénographie d’une rockstar. Alors si vous en connaissez une, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

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Nicolas Janssens
Nicolas Janssens n’a pas eu à choisir entre son goût pour le dessin, ses Lego et son aptitude aux mathématiques. La formule magique : des études d’ingénieur architecte qui lui fournissent les outils dont il se servira pour des constructions grandeur nature cette fois.
Il aborde sa profession en finesse, oreilles grandes ouvertes : “Je m’imprègne de ce que les gens souhaitent, de ce qu’ils ont en tête.” Et ce n’est pas tout, il a développé un sens aigu de l’observation : “Je me rends toujours sur place, afin d’analyser la façon de vivre des clients.” Peu friand du copié-collé, Nicolas écoute et entend, réinterprète, remodèle, choisit le plus durable et propose un compromis. Son point de départ s’appuie sur une accroche : élément existant quand il s’agit d’une transformation ou élément de contexte naturel lorsqu’il s’attaque à une nouvelle construction. Il déplie et déploie ensuite le détail pour qu’émerge une forme. Il multiplie les dessins à la main, passe à la 3D et débouche sur le projet.
Donner un second souffle à un bâtiment, coordonner les différents corps de métier, son investissement est entier. Ses sources d’inspiration sont quotidiennes : une balade, une peinture, un morceau de musique, un moment. Intéressé par les ruptures en architecture, c’est aujourd’hui à un bâtiment sportif qu’il aimerait s’atteler, une manière d’ajouter une de ses passions au palmarès de ses constructions.

Flora Six
Journaliste